19 avril 2011





Debout, Immobile.

Joie de s’ébattre dans la poussière
Au carrefour lent du sommeil et du vent
Qu’accueille en soi mon instinct de la terre
Où fôlatre le temps, savamment

J’ai en moi le gai présentiment
D’une catastrophe sourde et de mouches et de vers
Et pourtant comme il est vivifiant
Ce fratras impromptu de joie et de colère

Jamais ne cessent les tranchées les batailles les guerres
Que la bassesse ultime livre à son firmament
Moi je ferme l’oeil droit, et l’oeil gauche obtempère
Et ma peau sent le feu s’éteindre doucement

D’autant qu’il faut partir à l’heure où justement
L’horizon va tomber de son socle de verre,
Penser à s’essoufler avec discernement
Et dévorer la terre, l’avaler tout entière

Debout sur la ligne droite j’en suis l’itinéraire;
Et s’il incombe à tous de feindre l’égarement
De s’ébattre follement dans la vaine poussière,
Je choisis le supplice du futur au présent

Et respirer cet air qui bruisse à mes paupières
Goûter les saveurs de chaque mouvement
Caresser de mes doigts chaque arpent de matière
Connaître tout délice, et pulser le sang.


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